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[2,117] CXVII. DIFFERENCE QUE LES STOICIENS METTAIENT
ENTRE LA SAGESSE ET ÊTRE SAGE.
Vous m'attirerez, et à vous, beaucoup d'affaires, et me jetterez,
à votre insu, dans un grand et fâcheux procès, en me posant
de ces questions délicates sur lesquelles je ne saurais me
séparer de mes maîtres sans manquer à ce que je leur dois, ni
juger comme eux sans blesser ma conscience. - Vous demandez
s'il est vrai, comme les stoïciens le prétendent, que la
sagesse soit un bien, mais que ce ne soit pas un bien d'être
sage. - Exposons d'abord leur opinion, après quoi je hasarderai
la mienne. Nos stoïciens veulent que ce qui est bien soit
corps, parce que le bien agit, et que tout ce qui agit est corps.
Le bien est utile : il faut pour cela qu'il fasse quelque chose,
et ainsi qu'il soit corps. La sagesse est un bien, disent-ils; de là
ils sont amenés à la dire aussi corporelle. Être sage n'emporte
pas, selon eux, la même condition. C'est chose incorporelle et
accidentelle à la première, c'est-à-dire à la sagesse; c'est pourquoi
elle ne fait rien, et n'est point utile. - Quoi ! s'écrie-t-on,
les stoïciens ne disent-ils pas que c'est un bien d'être sage ? - ils le
disent, mais en le rapportant à son principe, qui est proprement la sagesse.
Ecoutez ce qu'on leur répond, avant que je fasse scission et
que je me range d'un autre parti. - A ce compte-là, vivre
heureux ne serait pas un bien. - De gré ou de force, ils ne
peuvent que dire : La vie heureuse est un bien ; vivre heureux
n'en est pas un. - Ici encore on leur fait cette autre objection :
Vous voulez être sages : il est donc désirable de l'être ;
si c'est chose désirable, c'est un bien. - Voilà nos gens réduits
à torturer les termes, à allonger ce mot expetere d'une syllabe
dont notre langue ne souffre pas l'adjonction, et que j'ajouterai
pourtant, si vous le permettez. L'expetendum, selon eux,
c'est ce qui est bien ; l'expetibile, ce qui survient en outre du
bien obtenu. On ne le cherche pas comme bien, mais il s'ajoute
au bien qu'on recherche. - Pour moi, je ne pense pas ainsi,
et je crois que nos stoïciens ne vont aussi loin que parce qu'ils
sont liés par leur première proposition, et qu'ils ne peuvent
changer leur formule.
Nous avons coutume d'accorder beaucoup au préjugé universel ;
et ce nous est une preuve de vérité qu'un sentiment
partagé par tous. L'existence des dieux, par exemple, se déduit,
entre autres raisons, de l'opinion qui sur ce point est gravée
dans tous les esprits, de ce que, nulle part, aucune race
d'homme n'est assez en dehors de toute loi et de toute morale,
pour ne pas croire à des dieux quelconques. Quand nous
dissertons sur l'immortalité des âmes, ce n'est pas une légère
autorité à nos yeux que l'accord unanime des hommes à
craindre ou à révérer des lieux infernaux. J'invoquerai de
même ici une croyance universelle : vous ne trouverez personne
qui ne pense et que la sagesse est un bien, et que c'est
un bien d'être sage.
Je n'imiterai pas les gladiateurs vaincus, qui d'ordinaire en
appellent au peuple : je commencerai la lutte avec nos propres
armes. Ce qui survient à quelqu'un se trouve-t-il hors
de lui, ou en lui ? S'il se trouve en lui, il est corps aussi bien
que lui; car rien ne peut survenir sans contact : or, ce qui
touche est corps. S'il est hors de lui, il s'est éloigné après être
survenu ; ce qui s'éloigne a du mouvement ; or, ce qui a du
mouvement est corps. Vous comptez que je vais dire que même
chose est la course et courir, même chose la chaleur et avoir
chaud, même chose la lumière et luire. J'accorde que ce sont
choses distinctes, mais non de condition diverse. Si la santé
est chose indifférente, se bien porter ne le sera pas moins ;
s'il en est de même de la beauté, ce sera aussi chose indifférente
d'être beau. Si la justice est un bien, c'est encore un
bien d'être juste. Si une turpitude est un mal, c'en sera un de
la commettre, aussi sûrement sans doute que si la chassie est
un mal, c'est un mal d'être chassieux. Et, pour que vous le
sachiez, l'un ne peut être sans l'autre. Qui est sage, a la sagesse ;
qui a la sagesse, est sage. Il y a si peu lieu de douter
que l'un soit de même nature que l'autre, qu'ils semblent à
quelques-uns être une seule et même chose.
Mais je demanderais volontiers, puisque toutes choses sont
ou bonnes, ou mauvaises, ou indifférentes, dans quelle classe
on place être sage? Ce n'est pas un bien, dit-on; ni un mal
sans doute : c'est donc chose intermédiaire ou indifférente. Or,
nous appelons ainsi ce qui peut arriver au méchant comme
au bon : la fortune, par exemple, la beauté, la noblesse. Ëtre
sage ne peut arriver qu'au bon : donc ce n'est pas chose indifférente.
Mais on ne peut même appeler mal ce qui ne peut arriver
au méchant : donc c'est un bien. Ce qu'on n'a pas sans
être bon est un bien; être sage n'appartient qu'au bon ; donc
c'est un bien. - C'est, dites-vous, chose accidentelle à la sagesse. -
Cet état que vous nommez être sage fait-il ou comporte-t-il
la sagesse ? Dans l'un ou l'autre cas, c'est toujours un
corps; car ce qui est fait et ce qui fait est corps: s'il est corps,
c'est un bien ; car il ne lui manquait pour cela que de ne pas
être incorporel.
Les péripatéticiens jugent qu'il n'y a nulle différence entre
la sagesse et être sage, attendu que l'un, n'importe lequel,
est compris dans l'autre. Pensez-vous en effet qu'on soit sage,
sans avoir la sagesse ? Et celui qui est sage, pensez-vous qu'il
ne l'ait pas? Ici les anciens dialecticiens font une distinction
qui a passé jusque chez les stoïciens; et quelle est-elle? la
voici : Autre chose est un champ, autre chose est avoir un
champ. Vous accorderez, je crois, que l'objet possédé et le
possesseur font deux : la sagesse est possédéé, celui-là la possède
qui est sage. La sagesse est l'àme perfectionnée, ou portée
au plus haut point de grandeur et de bonté : c'est en effet
tout l'art de la vie. Qu'est-ce qu'être sage? Je ne puis dire:
l'àme perfectionnée, mais bien l'heureux état de qui la possède.
Ainsi, l'un est l'âme vertueuse, l'autre la possession de
cette âme vertueuse. Il y a, disent les stoïciens, diverses natures
de corps : par exemple, celles de l'homme, du cheval ;
elles sont suivies de mouvements des âmes démonstratifs de
ceux des corps. Les premiers ont quelque chose de particulier,
et distinct des corps : ainsi, je vois Caton se promener; les sens
me le montrent, et ma pensée le croit. C'est un corps que je
vois, qui occupe mes yeux et ma pensée. Je dis ensuite : Caton
se promène. Ce n'est pas d'un corps que je parle, mais j'énonce
quelque chose touchant un corps, ce que les uns appellent
effatum, un prononcé, les autres enuntiatum, un énoncé, les
autres dictum, un dire. De même, quand nous nommons la sagesse,
nous concevons quelque chose de corporel; quand nous
disons : Il est sage, nous parlons d'un corps. Or, il est très différent
de nommer une chose, ou de parler de cette chose.
Croyons un moment que ce soient deux choses ; car je n'exprime
pas encore mon opinion personnelle: qui empêche alors
que la seconde ne soit autre que la première, et néanmoins ne
soit bonne aussi ? Vous disiez tout à l'heure : Autre chose est
un champ, autre chose est avoir un champ. Pourquoi non ?
puisque autre est la nature de qui possède, autre celle de qui
est possédé : ici est la terre, là est l'homme. Mais, dans l'objet
en question, les deux choses sont de même nature, et celui
qui possède la sagesse, et cette sagesse qui est possédée. De
plus, dans l'exemple ci-dessus, ce qui est possédé est autre que
celui qui possède : ici le même sujet embrasse et la chose possédée
et le possesseur. On possède un champ par droit ; la sagesse,
par caractère : celui-là peut s'aliéner et se transmettre,
celle-ci ne quitte point son maître. Il n'y a donc pas lieu de
comparer des choses dissemblables. J'avais commencé à dire
que ce pouvaient être deux choses, et néanmoins bonnes toutes
deux : tout comme sagesse et sage font deux choses, bonnes
l'une et l'autre, vous me l'accordez. De même que rien n'empêche
que la sagesse ne soit un bien, ainsi que l'homme qui
la possède ; de même rien n'empêche que la sagesse ne soit un
bien, ainsi que de la posséder, c'est-à-dire être sage. Si je veux
posséder la sagesse, c'est de manière à être sage. Quoi donc !
n'est-ce pas un bien que cette chose sans laquelle l'autre n'est
pas ?- C'est vous assurément qui dites que la sagesse, si on la
donnait pour n'en pas user, ne devrait pas être acceptée.
Qu'est-ce qu'user de la sagesse? C'est être sage : c'est ce
qu'elle a de plus précieux ; ôtez-lui cela, elle devient superflue.
Si les tortures sont des maux, être torturé est un mal :
cela est si vrai, que le premier point sera faux si la conséquence
est niable. La sagesse est l'état d'une âme parfaite ;
être sage, c'est user de cette âme parfaite. Comment ne serait-ce
pas un bien que l'usage d'une chose qui, sans usage,
n'est plus un bien ? Je vous le demande, la sagesse est-elle désirable?
Vous l'avouez. Je vous demande encore si l'usage de
la sagesse est désirable. Vous en convenez aussi ; car vous la
refuseriez, dites-vous, si l'on vous défendait d'en user. Ce qui
est désirable est un bien. Être sage, c'est user de la sagesse ;
comme parler est user de la parole; comme voir est user de
la vue. Puis donc qu'être sage c'est user de la sagesse; que
l'usage de la sagesse est désirable ; être sage l'est conséquemment
aussi ; et s'il l'est, c'est un bien. - Ce n'est pas la première
fois que je me reproche d'imiter les sophistes que j'accuse,
et de dépenser des phrases sur une chose toute claire.
Car à qui peut-il venir en doute, que si trop de chaleur est
un mal, avoir trop chaud n'en soit un aussi ; que si le grand
froid est un mal, ce n'en soit un de le ressentir ; que si la vie
est un bien, ce ne soit un bien de vivre ?
Toutes ces questions tournent autour de la sagesse, mais ne
résident point en elle, et c'est à la sagesse elle-même qu'il faut
nous en tenir. Pour qui veut faire quelques excursions, elle a
de vastes et immenses domaines. Recherchons-y la nature
des dieux, les éléments des globes célestes, le cours si varié des
étoiles; examinons si nos corps se meuvent aux mouvements
de celles-ci; si tous les corps et toutes les âmes reçoivent de là
leurs impulsions ; si ce qu'on appelle hasard n'a point sa règle
fixe qui l'enchaîne; s'il est vrai que rien n'arrive d'imprévu,
ou ne roule en dehors de l'ordre universel : spéculations qui
déjà s'éloignent de la morale et de son but, mais qui délassent
l'esprit et l'élèvent au niveau de leurs sublimes objets. Quant
aux arguties dont je vous entretenais tout à l'heure, elles le rétrécissent
et le dépriment : loin de l'aiguiser, comme c'est votre
avis, elles l'émoussent. Dites, au nom du ciel ! ces veilles que
réclament si impérieusement des soins plus nobles et plus fructueux,
pourquoi les consumer en abstractions peut-ètre fausses, à
coup sûr inutiles ? Que m'importera de savoir en quoi la sagesse
diffère d'être sage, si l'un est un bien, et l'autre n'en est pas
un ? A tout risque écoutez mon voeu : j'en subirai la chance,
que votre lot soit la sagesse, et être sage le mien, je vous tiendrai
quitte. - Ah ! plutôt montrez-moi la voie qui mène à cette sagesse ;
dites-moi ce que je dois fuir, ou bien rechercher; quelles
études raffermiront mon âme chancelante; quelles armes repousseront
loin de moi ces fougueuses passions qui m'emportent hors
du devoir. Que je sache faire tête au malheur ; parer ses atteintes
sans nombre, soit qu'elles viennent me surprendre, soit que je
me sois jeté au-devant; supporter les tribulations sans gémir, la
prospérité sans faire gémir autrui ; ne pas attendre le dernier,
l'inévitable terme de la vie, mais de moi-même, et quand bon
me semblera, prendre congé sur l'heure.
Rien ne me parait plus honteux que d'invoquer la mort. Voulez-vous vivre,
pourquoi souhaiter de mourir? ne le voulez-vous plus? pourquoi
demander aux dieux ce que dès votre naissance ils vous ont
accordé. Mourir un jour, quand vous ne le voudriez pas, voilà
votre droit. Tu ne peux te soustraire à l'une, mais tu peux saisir
l'autre. J'ai lu ces jours passés un fort manuscrit début de
l'ouvrage d'un homme assurément fort habile . « Si je pouvais
mourir au plus vite ! » Insensé ! tu désires ce qui t'appartient.
Que tu meures au plus vite ! Est-ce que par hasard ces paroles
auraient eu l'effet de le vieillir? Autrement, que tardes-tu ?
nul ne te retient, fuis par où tu l'aimeras le mieux. Choisis
dans la nature l'issue qui te plaira davantage. Ces trois grandes
bases qui constituent l'ensemble des choses, l'eau, la
terre, l'air, sont à la fois sources de vie et agents de mort. « Que
tu meures au plus vite ! » Mais cette fin si prochaine, quand
la veux-tu? à quand l'ajournes-tu? elle peut venir avant
l'heure où tu la désires. Ton mot est celui d'un coeur pusillanime,
l'expression d'un désespoir qui cherche à être plaint.
Qui souhaite la mort ne veut pas mourir. C'est la vie, la santé
qu'on demande aux dieux; situ préfères la mort, elle a cet avantage
qu'elle met fin à tous les souhaits.
Voilà, mon cher Lucilius, les sujets à méditer; voilà ce qui
doit nourrir notre âme. Voilà la sagesse, voilà ce qui s'appelle
être sage, et non s'épuiser eu subtilités creuses sur de vaines et
puériles discussions. Le sort t'a mis en face de tant de problèmes ;
tu n'as pu encore les résoudre, et tu chicanes avec des
mots! O folie ! le signal de combattre est donné, et tu t'escrimes
contre les vents! Jette bien loin ces fleurets, il te faut des armes
tranchantes. Trouve moyen d'empêcher que ni tristesse ni peur
ne troublent ton âme, et de la délivrer des secrètes convoitises
qui lui pèsent : trouve moyen d'agir. - «La sagesse, dis-tu, est
un bien; être sage n'en est pas un. » - A la bonne heure: nions-le
le bien; que tout notre zèle pour le dernier soit objet de risée
et passe pour labeur prodigué en pure perte.
Que diriez-vous si vous saviez qu'on se demande également
si la sagesse à venir est un bien ? » Car peut-on douter, je vous
prie, que les greniers ne sentent pas le poids de la prochaine
moisson, que l'enfance n'éprouve en rien la vigueur ou les développements
d'une adolescence qui n'est pas encore? De quel
secours est au malade une santé qui viendra plus tard; en quoi
l'homme qui court ou qui lutte est-il refait par plusieurs mois
de repos qui vont s'écouler? Qui ne sait que ce qui doit arriver
n'est pas un bien, par cela seul qu'il n'est pas arrivé? Le
bien est toujours utile ; il n'y a que les choses présentes qui
puissent l'être ; si une chose ne profite point, elle n'est pas encore
un bien; si elle profite, elle l'est déjà. Un jour je serai
sage : ce sera un bien quand je le serai; mais ce bien n'est pas
encore. Avant tout il faut qu'une chose soit, pour qu'on voie
ensuite cc qu'elle est. Comment, dites-moi, ce qui n'est rien
jusqu'ici, serait-il déjà un bien ? Comment vous prouverai-je
mieux qu'une chose n'est pas, qu'en vous disant qu'elle sera
plus tard ? Elle n'est pas venue, cela parait clair, puisqu'elle
est en train de venir. Quand le printemps doit suivre, je sais
que nous sommes en hiver ; l'été est proche : nous ne sommes
donc pas en été. Le meilleur argument qu'on ait qu'une chose
n'est pas dans le présent, c'est qu'elle est à venir. Je serai sage,
je l'espère ; mais en attendant, je ne le suis pas. Si je possédais
un tel bien, je n'éprouverais pas le mal d'en être privé. Viendra
le jour où je serai sage : de là on peut concevoir que je ne le
suis pas encore. Je ne puis tout ensemble jouir de l'être et
souffrir de ne l'être pas. Ces deux contraires ne s'allient point,
et le même homme n'est pas à la fois heureux et malheureux.
Laissons bien vite ces ingénieuses bagatelles, et volons sans
retard aux doctrines qui peuvent nous être de quelque utilité.
Le père qui, pour sa fille en travail, hâte les pas de la sage-femme
avec un inquiet empressement, ne s'amuse pas à lire
le programme et l'ordre des jeux publics ; le propriétaire qui
court à l'incendie de sa maison, ne jette pas les yeux sur une
table d'échecs pour voir comment se dégagera la pièce bloquée.
Mais toi, ô dieux ! toi à qui de toutes parts arrivent de
fâcheuses nouvelles : ta maison en flammes, tes enfants en
péril, ta patrie assiégée, tes biens au pillage, que sais-je? un
naufrage imminent, le sol qui tremble, et tout ce qu'il est possible
de craindre, lorsque tant d'objets se disputent tes soins,
tu es tout à de pures récréations d'esprit? Tu vas scrutant
quelle différence il y a entre la sagesse et être sage? Tu noues
et dénoues des syllogismes, lorsque tant d'orages planent sur ta
tête ? La nature ne nous a point prodigué le temps d'une main
si libérale qu'il nous en reste quelque chose à perdre ; et vois
combien il en échappe même aux plus diligents. Nos maladies
nous en dérobent une part, celles de nos proches une autre;
nos affaires indispensables ont la leur, les intérêts publics la
leur ; le sommeil nous prend moitié de notre vie. Jours bornés
et rapides, qui nous emportez si vite, que nous revient-il de dissiper
presque toutes vos heures en futilités?
Disons encore que l'esprit s'accoutume plutôt à ce qui l'amuse
qu'à ce qui peut le guérir, et à faire un divertissement
de la philosophie, le plus sérieux des remèdes. Entre la sagesse
et être sage quelle est la différence, je l'ignore ; mais je sais
qu'il m'importe aussi peu de le savoir que de ne le savoir pas.
Dites-moi ; quand je l'aurai appris, en serai-je plus sage?
Pourquoi donc m'occuper de mots, quand il s'agit d'actions?
Inspire-moi plus de courage, plus de sécurité; fais-moi l'égal
de la fortune, fais-moi plus grand qu'elle. Et je puis l'être, si
je pratique tout ce que j'apprends.
lettre suivante : qu est-ce que le bien
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