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Mes citations essentielles de Sénèque.
Auprès d'un figuier, ma première vidéo au sujet de Sénèque. S'il est bien né en l'an 4 avant J. C. à Cordoue en Espagne, il avait 69 ans quand Néron exigea son suicide, en avril 65, un vieillard pour l'époque, qui se consacrait alors à son oeuvre majeure "les lettres à Lucilius", littérature épistolaire d'un écrivain ayant trouvé Sa plume et su dépasser le dogme stoïcien, sans jamais le renier. Dans la lettre 87 il note « ma provision de figues de conserve m'accompagne partout. Les figues remplacent la viande quand j'ai du pain, et le pain quand j'en manque. Elles me font de chaque jour un nouvel an. » Les romains s'offraient des figues au nouvel an. Dans cette lettre 87, Sénèque raconte d'abord un voyage : « mon expédition m'a fait comprendre la grande part de superflu dans notre quotidien, et comme il serait facile de renoncer, par choix, à des commodités qui nous manquent bien peu quand la destinée nous les supprime. »
Sénèque, l'un des hommes les plus riches de l'époque romaine, est arrivé à un stade de sa vie où il a compris l'essentiel, le dénuement préférable. À Lucilius, donc à ses contemporains, et à nous, car il avait la certitude de travailler pour l'histoire, il conseille lettre 110 : « tourne-toi plutôt vers la vraie richesse. Apprends à te contenter de peu. » Pourquoi lire Sénèque ? Car presque 2000 ans plus tard, ses analyses peuvent souvent nous être utiles. Ainsi, dès la première lettre : « la plus grande partie de la vie passe à mal faire, une grande partie à ne rien faire, et la totalité à faire autre chose que ce que l'on devrait. » Et quelques mots sur lesquels ensuite il reviendra maintes fois : « seul le temps nous appartient. » Mais déjà à cette époque, le "vivre de peu" ne suscitait guère d'enthousiasme « Maintenant, c'est se classer parmi les rustres et les misérables, que de vouloir simplement ce qui suffit.» (lettre 90). A l'automne 64, quelques mois avant de devoir se suicider, quand Néron commençait à lui reprendre des biens, essayait même sûrement de l'empoisonner discrètement : « Il est indispensable de s'habituer à vivre de peu.» Je vais picorer quelques phrases sur d'autres thèmes : Lettre 71 : « Quand on ne sait vers quel port il faut tendre, on n'a jamais de bon vent. » Lettre 76 : « Il faut apprendre tant que dure l'ignorance. » Il précise « Et si l'on en croit le proverbe "tant que dure la vie." » Durant ce parcours : « Il faut entendre sans s'émouvoir les balivernes de l'ignorance. » Lettre 81 : « Il faut bien semer, même après une mauvaise moisson. » Que je replace régulièrement après chaque livre ignoré du grand public. Lettre 82 : « Le repos sans l'étude, c'est la mort, c'est la mise au tombeau d'un vivant. » Lettre 87 : « Toute chose dont la poursuite nous attire de nombreux maux n'est pas un bien. » Lettre 108 : Vivre de peu, oui car « tout ce qui dépasse le nécessaire est un poids inutile et pénible à porter. » Lettre 119 : « Jamais l'argent n'a fait un riche, loin de là ! Chez tous il imprime un amour toujours plus ardent de l'argent. » Lettre 92 : « Qu'est-ce que le bonheur ? Une sécurité et une tranquillité perpétuelles, obtenues à force de grandeur d'âme, à force de constance à s'en tenir à la voie choisie. » Il précise, disons, lettre 98 « Ne croit pas heureux celui dont le bonheur est suspendu à sa prospérité. Bien fragile est le contentement venant de l’extérieur. Tout joie ainsi entrée, disparaîtra de même. Mais celle qui naît de l'intérieur, est sûre et solide ; elle croît et nous accompagne jusqu’à notre dernière heure. » La mort est... omniprésente, sa compréhension, sa désacralisation. Lettre 4 : « Un mal n'est jamais grand, quand il marque la fin de tous les autres. La mort vient à toi ? Tu devrais la craindre si elle pouvait séjourner en toi. Mais de deux choses l'une : ou elle ne te touchera pas, ou elle ne fera que traverser. » Lettre 82 : « quoique indifférente, il est difficile d'occulter la mort. Un long exercice est nécessaire pour en supporter la vue et l'approche. La mort devrait être tenue pour rien mais c'est rarement le cas. Elle a généré tellement de croyances ! Tant de talents ont concouru à la présenter horrible... » Il parle également à notre époque, en questionnant, bien avant la fin de l'empire romain : « est-il beaucoup d'états qui aient surmonté en fin de compte les périls de la prospérité ? » (lettre 91) Je reviendrai peut-être sur ces lettres dans d'autres vidéos... Sénèque (Stéphane Ternoise). Texte de présentation sacem Oeuvre 3420552811 |
La majeure partie de l'existence se passe à mal faire, une grande part à ne rien faire et la totalité à faire tout autre chose que ce qu'il faudrait
Je n'estime point pauvre celui qui sait s'accomoder avec bonheur de ce qui lui reste Garde-toi qu'une vaine gloriole de publicité n'entraîne ton talent à se produire devant un auditoire peu digne Ceux qui paraissent ne rien faire font plus que bien d'autres A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse. Qui ne sait pas vers quel port il doit tendre n'a pas de vent Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. C'est une grande servitude qu'une grande carrière. Celui qui cherche la sagesse est un sage, celui qui croit l'avoir trouvée est un fou. Etre asservi à soi-même est le plus pénible des esclavages. La conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi. La raison veut décider ce qui est juste; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé. Si tu veux être aimé, aime. Tout ceci, de Sénèque, mon stoïcien préféré ! Et vous ? Commentez : Votre commentaire ou réflexion - le 08 octobre 2016 à 20 heures 11 edith : oui, on n'a jamais de bon vent, quand on ne sait vers quel port il faut tendre... |
Sur le forum stoïcien 03 octobre 2020 :
la crainte de la mort analysée par Sénèque Lettre 4. Voir également sur Sénèque info : la veritable gloire (note : de la philosophie ) avec cette page sur Sénèque. Et la veritable gloire (infos : de la philosophie ) . |